Affect Positif
L'importance de l'affect positif
Un frein majeur à l’engagement dans une activité physique est la représentation plutôt négative (épuisante, douloureuse) que l’on a de l’effort. Or, le ressenti d’affects négatifs entraine un comportement d’évitement. Pour faire naître chez les personnes le désir de faire revenir une activité physique, il est nécessaire qu’ils associent un certain niveau d’affects positifs à cette activité. En d’autres termes, ce qui pousse à l’action, c’est la mémoire d’une expérience émotionnelle positive. Mais comment faire associer sport et plaisir à des personnes inactives ?
Associer plaisir et exercice physique peut d’abord se faire en développant son intelligence affective, c’est-à-dire sa capacité à comprendre ce que l’on ressent. Pour vivre avec plaisir un exercice physique, les ressentis vécus (rythme respiratoire, rythme cardiaque…) doivent correspondre aux ressentis imaginés avant la réalisation de l’effort. Une personne allant réaliser un exercice physique doit s’attendre à une augmentation de la fréquence respiratoire, de la fréquence cardiaque, à l’apparition de rougeurs… Si elle n’est pas familière avec ces éléments, elle s’inquiétera de leur apparition pendant l’exercice physique et associera à celui-ci des affects négatifs. En revanche, si les conséquences sensorielles et émotionnelles anticipées sont en adéquation avec celles effectivement ressenties, l’activité physique (qui entraine sueur, fatigue, courbatures) sera vécue comme apaisée. Elle sera alors encodée comme un évènement positif, un codage qui donnera envie de recommencer. Cette intelligence affective est liée à notre expérience, et il est possible d’accompagner les personnes à la développer. Elles pourront ainsi découvrir la tolérance à l’effort (capacité à continuer un exercice, alors que les ressentis sont moins agréables), et être capable de repousser son seuil.
Cependant, tout le monde n’a pas la même intelligence émotionnelle, et il est plus difficile à certaines personnes d’imaginer ce qu’elles vont ressentir. C’est cette catégorie de personnes que vise le projet Sport Plaisir. Quels leviers utiliser pour faire associer à des personnes inactives, n’ayant pas spontanément cette capacité de prédiction de leurs ressentis, des affects positifs lors d’un exercice physique ? Le projet travaille alors sur les facteurs environnementaux pouvant aider une personne à être en confiance et à s’imaginer que la séance sera agréable. Lumières, sons et odeurs peuvent agir comme récompenses sensorielles et motiver l’individu à pratiquer une activité physique plus intense, sur une durée plus longue que sans ces éléments. D’une durée de 4ans, le projet a abouti à la réalisation d’un logiciel (rebaptisé Algo®) qui, implémenté dans un produit sportif, entraine une interaction entre ce produit et son usager. S’adaptant en temps réel à l’effort fourni par l’usager, le produit sportif renvoie à celui-ci des récompenses positives associées à cet effort, et basées sur des stimuli lumineux, auditifs et odorants, émis dans son environnement.